Interrogations contemporaines

Il était attendu, il est venu, et les critiques se sont abattues. Le retour de Nicolas Sarkozy en politique à  l'occasion de l'élection du président de l'UMP, 1er parti d'opposition en a laissé plus d'un circonspect.

Malgré sa défaite aux dernières élections présidentielles, l'ex président de la République était toujours aussi haut chez les sympathisants de droite, en manque de repère, d'un chef, d'un guide, et qui étaient restés sans leader depuis le départ de leur mentor. Il faut ajouter à  cela, la guerre Copé-Fillon qui a scindé le parti en deux, et l'a rendu inaudible pendant les deux premières années du quinquennat Hollande, laissant le leadership de la contestation populaire au Front National, et dans une moindre mesure au mouvement réactionnaire de la "manif pour tous" pendant les débats sur la loi Taubira.

Son bref retour à l'occasion du Sarkothon pour le paiement des amendes liées à la campagne de 2012 avait électrisé le peuple de droite, laissant les cadres dirigeants du parti comme de simples spectateurs face à la "popularité du chef."

La destitution de Jean François Copé laissait le champ libre au retour du leader du peuple de droite. Une première intervention sur France 2 en septembre plutôt réussie lança le début de la campagne pour la présidence du parti. Oui, mais deux ans se sont écoulés depuis 2012, et certains appétits se sont aiguisés.

Bruno Le Maire ne mâcha pas ses critiques, perçu comme un "modéré" par l'opinion publique, il gagna les voix du centre droit et constitua la grande surprise de ce scutin avec 30% des voix. Hervé Mariton, l'un des relais de la manif pour tous sur le plan politique prouva  une nouvelle fois que le mariage pour tous ne constitue que la préoccupation principale d'une infime partie de la population ne recueilli que 4% des suffrages.

Enfin le "Boss" remporta cette élection avec plus de 65% des voix. Une déception pour la majorité des commentateurs politiques, alors qu'il avait reçu plus de 80% des voix pour la même élection en 2004. Puis, une relative discrétion dans les médias, une intervention sur FR2 pas très réussie, un parti qui le met en minorité sur la question du NI-NI. Voilà de quoi relancer les spéculations sur la capacité de Nicolas Sarkozy à redevenir "Sarko".

Aujourd'hui, à la veille des élections départementales, l'UMP et le FN  se situent dans un mouchoir de poche. Une victoire signifierait une revanche sur ses ennemis, tandis qu'une défaite alimenterait les rumeurs sur sa capacité à redevenir l'animal politique qu'on a connu.

Mon sentiments est qu'il ne faut surtout pas l'enterrer trop tôt. Rappelez vous que François Hollande ne recueillait que 3% des intentions de vote fin 2010/début 2011 des sympathisants PS pour la primaire.

Qu'en pensez vous , "Sarko" a-t-il raté son retour ?